Salut, c’est Pharrell. Cette semaine, on croise des célébrités et on claque nos économies en leggings.
Un peu de lecture pour ce jour férié ? Je vous envoie ma dernière carte postale du récent voyage de presse auquel j’ai pu participer à Los Angeles. Après le moment privilégié passé avec Chance The Rapper que je vous racontais la semaine dernière, j’ai profité de quelques jours off pour vivre comme un local à West Hollywood, au rythme des cafés glacés.
Café ? Qu’on ne s’y trompe pas, ici c’est le matcha qui mène la danse au comptoir des coffee shops. Dans la petite file qui s’étend dès 7h du matin devant l'avant-poste de Community Goods au Pacific Design Center dans la partie la plus chic de Melrose, je dirais que 3 gobelets sur 4 se teintent de vert, quasi tous allongés de divers laits végétaux.
Dès l’aube, bien installé sur la terrasse arrosée des premiers rayons du soleil, c’est un ballet huilé qui s’opère devant mes yeux. Tour à tour, des véhicules stationnent sur le dépose-minute qui borde le trottoir, tantôt un Cybertruck, tantôt un Defender, tantôt un Classe G, très souvent un Rivian vert forêt ou argenté.
Des véhicules descendent ces personnages qu’on n’imagine pas réels : beaux gosses à casquettes Western Hydrodynamic Research XXL juste posées sur le crâne et copines en ensemble Alo assorti, socquettes à la Sporty & Rich et paire de On x Loewe aux pieds. En bonus, un chien miniature au bout d’une laisse au harnais de la même couleur que la peinture du véhicule. Dans ma tête, je me demande si ces gens ont un corporate job dans l’industrie du cinéma auquel ils doivent se rendre après leur miracle morning.
Cette carte postale cliché, que je contemple en sirotant mon americano glacé à 9 dollars (tips inclus), s’étale le long des 3 blocs adjacents où viennent de s’installer coup sur coup Glossier, The Real Real (le Vinted du luxe) et tout récemment Jacquemus. Le Français a bien compris la consigne, sa vitrine au mobilier jaune beurré s’habille de buissons grimpants de chèvrefeuille, à l’odeur enivrante signature de Los Angeles.
L’impression en quelques jours passés sur place que depuis le COVID, West Hollywood s’est policée et est devenue très sage, que les restaurants se consomment surtout en livraison et que grimper les collines au nord du Sunset Strip en tenue de sport, un labradoodle attaché à la ceinture, a remplacé la fête. Le L.A. sulfureux des nouvelles de Bret Easton Ellis a passé sa crise d’ado, touche du doigt la sobriété, tout en gardant son amour du paraître.
Du supermarché de luxe Erewhon (où on a évidemment goûté le smoothie à 20 balles d’Hailey Bieber) au quotidien qui nous rappelle qu’on n’est pas si loin de la silicon Valley (on a testé les taxis autonomes Waymo et on s’est fait livrer notre dîner par un robot), en passant par le prix des logements à faire pâlir même les agents immo de L’Agence, on a pris notre dose d’Amérique sous compléments alimentaires et bolides de luxe, et on sait qu’aussi clichée soit-elle, sa lumière va vite nous (re)manquer.
PS : j’ai croisé un tiktokeur connu aux toilettes, ça compte pour une star non ?
Je n’ai pas encore la voiture électrique aux vitres teintées et le six-pack du Pilates reformer, mais à la place des magnets pour le frigo des potes (Robin, je t’ai complètement oublié), j’ai chargé la valise de solutions hydratantes et de compléments alimentaires aux champignons de chez Erewhon. Je ne vous mets pas la note, ça remplace largement les dépenses streetwear des années 2010.
Alo x Jisoo : je voulais mettre un ensemble Alo pour illustrer cette newsletter et en ouvrant leur site, je tombe sur leur nouvelle campagne “Spotted in Beverly Hills” avec Jisoo de Blackpink en égérie. Les grands leggings se rencontrent. Ensemble débardeur et short, 141 euros.
À la semaine prochaine,
Pharrell
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